Différencier un serpent venimeux et non venimeux

Introduction

Il est commun et louable de pouvoir trouver sur la toile et les réseaux sociaux des images informatives des différences entre espèces venimeuses et inoffensives. Nous tenterons d’analyser ici leur légitimité.

Les informations relatées

Naturellement reliés à l’apparence, on y trouve généralement 2 cas de figure:

  • Différencier une vipère d’une couleuvre
  • Différencier deux espèces mimétiques

Différencier une vipère d’une couleuvre: les limites

Soyons clair, ces images ne sont pas dénuées de sens. Mais elles ont une limite importante puisqu’elles se basent généralement sur un cas précis pour en faire une généralité.

Par exemple il est souvent précisé de calculer le nombre d’écailles post ou subocculaires, ou nasales. Hors, sans bloquer l’individu,ce qui demande une certaine maitrise et qui de plus, est interdit en France comme en Suisse, cela devient compliqué.

Un autre exemple est la forme de la pupille. Si l’information peut-être vraie en France ou en Suisse. La règle s’annule dès que l’on dépasse ces frontières ou que nous partons sur d’autres continents. Par ailleurs, Malpolon monspessulanus serait l’exception Français-Nord Africain.

Différencier deux espèces mimétiques: les limites

Le cas le plus connu est entre les genre Lampropeltis et Micrurus. Mais d’autres exemples existent. Dans ce cas, nous assistons malheureusement à un réel manque informatif des règles et des informations imagées.

En effet, le nombre impressionnant d’espèces et sous-espèces dans chacun des genres nous permet aisément de trouver des exceptions. Ainsi le cas de « telle couleurs touche telle couleurs » ne s’appliquera qu’à une petite dizaine d’espèces maximum, les deux genres confondus.

Tout n’est pas faux pour autant

Tout comme les légendes et les mythes, ces « petites informations » aimées de tous ne sont pas totalement illégitimes et présentent malgré tout un intérêt pour la communauté.

Dans un premier temps, elle peut faire prendre conscience qu’il y a des possibilités de reconnaître les différentes espèces.

Ensuite, elles offrent à chaque personne un peu curieuse de voir les serpents sous de nouveaux angles: les cas morphologique et, ou, cryptique peuvent ouvrir la voie à de nombreuses découvertes telles que nous le relatons dans les pages de Planète-Terrario (formes des pupilles, des écailles, le mimétisme, etc.).

Conclusion

À défaut de ne pas être 100% correctes, ce qui leurs vaut d’être bannies de cet article afin d’éviter des diffusions sans préavis de nos lecteurs, les images et textes auxquels nous pensons ici ne sont pas pour autant 100% erronés. Il leurs manque généralement un seul point: la localité.

En effet, cette dernière donnerait du crédit aux informations puisqu’elle permettrait de replacer les éléments dans leurs contextes.

Par conséquent, nous encourageons les gens à s’assurer que le contexte est bien précisé, que les informations montrent leurs limites (même de manière positive, par exemple, en ne précisant que 2-3 espèces, une localité, ou encore l’exception) avant de partager en masse des informations.