Le substrat

Introduction

Le substrat est l’élément qui compose le fond du terrarium. Cet élément possède la magique capacité d’être aussi bien totalement inutile que de la plus grande utilité, dépendant de votre vision, vos objectifs et du serpent sélectionné. Nous détaillons ici quelques produits à la fois “spécialisés” et “généralistes” dans le but de vous aider à faire un choix, qui bien sûr, évoluera probablement dans le temps.

Nous n’entrons pas en matière sur les “substrats” tels que le sopalin, parfois utilisé en rack, pour des espèces arboricoles, dans le cadre de quarantaine mais également dans la méthode sèche. Si ce produit à de multiples avantages, il n’entre pas dans notre sélection car il ne constitue pas notre vision de la terrariophilie qui consiste à reproduire un biotope dans un milieu confiné en vue de maintenir voir reproduire des espèces animales et/ou végétales (source: wikipédia). Notez tout de même que son utilisation est éprouvée (y compris par des terrariophiles confirmés) et fonctionnelle et que peut-être, un jour, vous l’adopterez pour des raisons qui ne concernent que vous.
 

L’interdépendance

À l’époque sur les forums, et maintenant sur les réseaux sociaux, on voit lorsqu’une personne s’intéresse à un serpent, la question suivante: “Quels paramètres faut-il pour….?”. Par paramètres, ils entendent 2 points: la température et l’hygrométrie. C’est un bon départ mais en soi très incomplet tout simplement par le fait que tous les éléments sont liés et interdépendants.

D’une première, il faut comprendre qu’en terrariophilie, il est de l’ordre de la quasi-impossibilité de reproduire complètement un biotope naturel: Pouvez-vous mettre des arbres ? Reproduire des sécheresses ? Des moussons ? Les saisons ? Peut-être choisirez-vous de mettre des vraies plantes. Sont-elles issues de la même région ? Avec les mêmes propriétés biologiques ? Bien-sûr que vous répondez non à ces questions. Mais est-ce qu’il faut du coup investir uniquement dans de fausses décorations/plantes? pas forcément non plus, il y a les deux écoles.

Le rapport entre le précédent paragraphe et le le substrat est les propriétés de chaque substrat. En étudiant le biotope de votre animal, ces moeurs et ses comportements, mais également la décoration que vous souhaitez y placer, un ou divers substrats peuvent-être sélectionnés. Je reste d’avis que le substrat naturel est le meilleur, j’entends par là, celui qui est prélevé directement sur le lieu de vie de l’espèce en question. Mais ceci n’est pas souvent possible voir pas forcément légale selon les lois du pays.

Il est important de bien analyser ces thèmes qui peuvent paraître compliqués. Prenez l’exemple d’une tourbe universelle. Pourquoi au final ne pourrait-elle pas être utilisée en terrariophilie ?
Aucune raison ! D’ailleurs, pour ceux qui font des “terrariums naturels” (avec de vraies plantes), ce choix est régulier.

À ceci, rajoutez le fait que si vous humidifiez votre terrarium, chaque type de substrat augmentera plus ou moins votre hygrométrie. Hygrométrie qui pourrait stagner selon l’environnement restant: type de terrarium (bois, verre, forex PVC, etc.), quantité de cachettes, vraies ou fausses plantes, type de chauffage sont des éléments qui vont influencer les paramètres conjointement au choix du substrat.
 

Erreurs fréquentes

Trop peu de substrat
On conseille généralement entre 5 et 7 cm minimum. N’hésitez pas à en mettre un peu plus même si cela est dans la majorité des cas largement suffisant.
 

Aride et désertique
Le biotope aride est généralement conçu de terre craquelée ou très fine, de roche, de sable doux etc., cela concerne la majorité des espèces.
Voici, grossièrement, deux images qui démontrent les propos. La différence n’est peut-être pas toujours aussi évidente:

Biotope aride
Biotope aride
Biotope désertique
Biotope désertique

Le sable, du moins celui du commerce, a le défaut de pouvoir irriter, brûler voir provoquer des occlusions intestinales. Rares sont les espèces à réellement vivre dans le sable mais il y en a.
 

Le changement de substrat

À nouveau, ceci va dépendre de son influence sur le biotope approprié à votre bête, le comportement de votre bête face à ce biotope, la capacité à maintenir ce biotope tout en garantissant une bonne circulation de l’air et de la conception du reste de l’environnement.
Deux écoles s’offrent néanmoins à vous. La première est de ramasser les déjections à l’aide d’une cuillère à soupe par exemple ou d’un petit râteau au moins une fois par semaine et de changer le substrat tous les 6 mois en moyenne. La seconde est d’avoir un terrarium planté, limitant le choix du type de substrat, il vous permettra néanmoins d’inclure, entre autre, des détritivores qui se chargeront alors de “purifier” votre substrat. Le changement peut alors être de l’ordre du “quasi-jamais” besoin de changement.
 

Le choix du substrat, c’est le votre

Ce qui est intéressant quand on lit sur les réseaux sociaux les réactions des gens face à une photo d’une bête et de son substrat, c’est le nombre de personnes qui jugent néfaste pour l’animal le choix du propriétaire. C’est d’autant plus intéressant que ces mêmes personnes ne font que très rarement attention à ce même substrat lorsqu’ils vont acheter la même espèce chez un éleveur plus ou moins expérimenté. Au-delà de l’euphorie de l’acquisition, qui obstrue souvent ce genre de détail, les raisons principales sont le peu de temps pour l’animal à passer sur ce substrat (souvent juste le temps du voyage) ainsi que l’âge et la taille de la bête. Vous comprendrez sûrement cela au travers des petites fiches des différents substrats ci-dessous.
 

Biotope sec

I’aspen de la marque ZooMed est un produit légé et absorbant. Il supporte assez peu l’humidité et convient donc à des espèces de milieu sec (sans parler d’aridité). Il n’est pas poussiéreux et donc peu salissant. Sa forme broyée fera de ce substrat un bon choix pour des espèces légères (juvéniles, ou arboricoles étant peu au sol). Des Boa constrictor trop lourds ont déjà été vus sur les réseaux sociaux avec ce substrat planté dans la peau et donc des blessures.
Espèces examples: Pantherophis guttatus, Opheodrys aestivus
 
L’éclat de hêtre a les mêmes propriétés que l’Aspen à ceci prêt qu’il est plus lourd et moins indigérable, également moins absorbant.
Espèces exemples: Lampropeltis nigritus, Pantherophis obsoletus
 

Biotope humide

Le terreau universelle ainsi que la tourbe blonde, sans engrais chimiques, présentent de formidables propriétés pour les terrariums plantés dont nous avons déjà parlé ainsi que pour les espèces vivants en milieu dit humide. Ces derniers peuvent parfois être mélangés à d’autres substrats présentés ci-dessous en “2⁄3 1⁄3 “ (cela signifie 2⁄3 de terreau/tourbe et 1⁄3 de l’autre biotope, généralement du sable ou équivalent) afin d’obtenir un milieu argileux. Vous les trouvez en jardinerie et c’est d’une manière globale un excellent choix de par la qualité et son rapport quantité/prix et peu poussiéreux.q
Espèces exemples: Boaedon lineatus, Boa constrictor imperator
 
Eclats à base de noix de coco il en existe de différentes sortes, certains sont plus fibreux, d’autres plus terreux, notamment dans les choix proposés par la marque Exo-Terra. Le plus terreux est moins épais que le fibreux, mais s’il est utilisé sans être humidifié, il aura plus ou moins la même texture et les mêmes propriétés: acide (limitation des bactéries), absorbe parfaitement l’eau. Il peut donc être utilisé à la foi en “sec” et en “humide” à différents endroits du terrarium.
Espèces exemples: Morelia viridis, Corallus hortulanus
 
Eclats de pin de la marque Zoo Med est moins absorbant que l’éclat à base de noix de coco et également plus lourd. Moins poussiéreux, des cas d’infection ont également été vus sur des espèces trop lourdes pour ce type de substrat.
Espèces exemples: Epicrate cenchria
 

Biotope désertique

Le sable du commerce, animalerie ou non, à la propriété de n’importe quel sable à ceci prêt que, comparer à du vrai sable du vrai désert, il est très poussiéreux. Possible de le mélanger au format “2⁄3 1⁄3” avec du Terreau ou de la tourbe blonde pour obtenir un sol argileux qui conviendrait alors à des espèces ne vivant pas dans le désert
Espèces exemples: Crotalus cerastes
Espèces exemples: 2⁄3 1⁄3, voir 3⁄4 1⁄4 pour des espèces telles que Heterodon nasicus (le choix des espèces est totalement subjectif)
 

Ressources utiles:

 

Conclusion

Il existe de nombreux substrats et c’est à vous de faire vos expériences. Pour obtenir le meilleur choix en dehors de ce que peut supporter/endurer votre serpent, le plus important réside dans son utilisation. Ainsi, le but de cet article n’est pas de donner une vision du substrat à utiliser, mais bien de la prise d’informations à faire avant de le choisir.

Pour ce faire, et en complément à cet article, n’hésitez pas à vous renseigner sur les thèmes suivants:

    • Les maladies digestives
    • Les infections cutanées
    • Le biotope de l’animal (au-delà de la température et l’hygrométrie)
      • Les micro-climats
      • Les biômes
      • Les zones de Fergusons
      • etc…
    • Les moeurs de vos animaux (une espèce dite fouisseuse peut grimper ;))
    • La décoration que vous placerez
      • Les propriétés
      • La résistance aux frottements de votre animal
      • La place disponible
      • L’influence sur les propriétés facilement gérables: humidité/température typiquement
    • etc.