Méthodes d’identification

Introduction

La reconnaissance d’un serpent est un point clef de l’ophiologie. Nous prenons ici une liste des critères qui permettent une reconnaissance des ophidiens.

Le lieu

Pas vraiment utile dans le cadre de la terrariophilie. Aucune espèce ne couvre l’intégralité des continents. Si certaines ont de vastes territoires, souvent découpés par populations, l’emplacement du « spot » permet de reconnaître une espèce par rapport à une autre. La majorité des pays ont des listes relativement complètes de leur herpétofaune. En complément, des documents scientifiques valides viennent compléter les informations.

Carte de répartition des serpents
Répartition des serpents

Source: fracademic.com

Il est de nature historique de savoir que les vipéridés sont présents partout, à l’exception du continent Australien. Les élapidés, eux, sont absents du continent européen et de la Russie. Les serpents marins sont des Elapidés bien que d’autres espèces puissent passer la majorité de leur vie en immersion.
 

Les écailles

C’est un des éléments clefs de la reconnaissance ophidienne. La structure des écailles est propre à chaque espèce. En plus des patterns et de la structure, les écailles définissent un individu par leurs aspects physique. La taille et la quantité d’écailles sont également des critères de reconnaissance: grandes ou petites, distinctes ou liées, etc. Ces critères influencent bien entendu le nombre d’écailles présentes sur l’espèce et sont définies entre autre: sur le crâne et le rostre, le pourtour des yeux, dorsale, ventro-latérale, ventrale, caudale, etc.

Les nuances de couleurs sur ces écailles ont également leurs importance.

écailles carénées - Echis sochureki
Echis sochureki

Crédit : Tomáš Mazuch

La tête

Les deux types principaux sont allongés, généralement avec un cou non distinct, ou triangulaire, ce dernier est alors apparent. Bien qu’il puisse y avoir quelques exceptions on arrive facilement à faire la distinction entre les vipéridés, boidés et pythonidae qui ont généralement une tête triangulaire et les colubridés et élapidés qui ont une tête allongé, dont le cou n’est pas ou peu apparent. Bien entendu, nous trouvons des exemples dans chaque situation.

Sur la tête, et en dehors des yeux décris ci-dessous, on a les organes sensorielles, dont les fameuses fossettes thermosensibles présent chez certains boidés, pythonidés et tous les crotalinés. Chez les vipéridés, ce sont ces fossettes qui permettent de distinguer les crotalinés des vipérinés pour lesquelles elles sont absentes.

Certaines espèces ont une protubérances subocculaire (des cils) ou nasales. Ces dernières, de structures molles, n’ont pas d’utilités connus. Nous ne savons pas non plus si ce sont des vestiges d’une utilité passée. Quelques spéculations ont été faites sur les cils, mais aucune n’est congruentes. Parmi les espèces avec ces spécificités, nous pouvons cité: :

  • Protubérance nasale: Gonyosoma boulengeri, Bitis rhinoceros (en possède 2, là ou les autres en ont généralement une seule), Hypnale zara , Vipera latastei, etc.
  • Protubérance subocculaire: Cerastes cerastes, Bothriechis schlegeli, etc.

Les yeux

La morphologie de l’oeil est un critère important de reconnaissance des espèces ophidiennes. Si l’oeil à proprement parlé est toujours rond. Sa taille et la couleurs varient d’une espèce à l’autre. La forme de la pupille également. Cette dernière peut-être elliptique, verticale (ronde ou contractée) ou horizontale.

Malpolon monspessulanus
Malpolon monspessulanus

Crédit : Matthieu Berroneau

Ahaetulla prasina
Ahaetulla prasina

Crédit : Matthieu Berroneau

Vipera latastei latastei
Vipera latastei

Crédit : Matthieu Berroneau

Les hémipénis

La morphologie peut complètement varier d’une espèce à l’autre, y compris dans la même famille. Certaines espèces ont des épines, de formes différentes, d’autres n’en ont pas. Les hémipénis peuvent également être longs ou courts.

Hémipénis – Viridovipera vogeli
Hémipénis – Viridovipera vogeli

La queue

Courte ou longue, elle peut également parfois permettre de définir le sexe d’un individu. Les espèces arboricoles ont une queue dite préhensile.
 

L’analyse biomédicale

Il arrive souvent qu’au sein d’un même genre, deux espèces très similaires partagent le même territoire. En plus de ce cas, il peut arriver l’observation d’individu dont les méthodes d’identification ci-dessus ne suffisent pas. Par exemple, le nombre d’écailles ne correspond à aucune des espèces présentes sur un territoire. L’analyse biomédicale consiste alors à définir l’espèce via des prélèvements salivaires ou sanguins.